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Photo du rédacteurLionel Leroi-Cagniart

Un pognon de dingue.

Dernière mise à jour : 22 mars 2022

Parution du n°96 de la revue PRATIQUES.

Ce dossier s’est inspiré de la déclaration malencontreuse du chef de l’État qui « s’inquiétait » du coût, selon lui exorbitant, des aides sociales.


Or, dans le contexte de paupérisation de la population, sur fond d’enrichissement des mieux nantis, les soignants subissent depuis des lustres un appauvrissement des moyens au lit du malade (personnel en sous-effectifs, mal payé, mal traité) assorti d’un transfert de ces moyens vers certains dispositifs et les métiers parasites qui vont avec (les cabinets de conseil).

Les compétences de ceux dont c’est le métier sont mises au rancart (encadrement, formation, réflexion à partir du réel du terrain). L’innovation virtuelle est largement priorisée alors qu’elle ne produit que peu de progrès, surtout pas budgétaires, mais entraîne une régression de la qualité des pratiques et leur déshumanisation.

« En même temps et quoi qu’il en coûte », les dépenses entraînées par les nouveaux métiers inutiles (codeurs, consultants, milices des Pass sanitaires), le recours à des mercenaires (médecins urgentistes vacataires payés à prix d’or, intérimaires éternellement de passage) semblent ne poser aucun problème. Pourtant, nous vivons un contexte inédit de fuite des médecins et infirmières qui refusent de faire de l’abattage ou qui sont épuisés physiquement ou moralement.


Le service public est en train d’être liquidé sous nos yeux au bénéfice du privé lucratif avec toutes les dérives qui en découlent, tri des patients rentables, accès impossible pour certains pour des raisons financières et de disparition des médecins traitants dans certains territoires.


Les « restes à charge » pour la population, le coût des complémentaires santé, les dépassements d’honoraires qui ont perdu le tact et la mesure, les consultations éclair à un seul motif nuisent à l’instauration d’une relation de confiance.


Les salaires honteusement insuffisants des infirmières pour des conditions de travail de plus en plus difficiles finissent par éroder la motivation pourtant forte de ces professionnelles.

Les laboratoires, dont le profit est l’objectif principal, assument sans vergogne le prix excessif de certains médicaments, pseudo-innovants, l’abandon de ceux qui ne sont pas assez lucratifs au profit d’autres à meilleur rendement financier, sur le dos de la Sécu et des patients.

La lutte contre la Covid est à ce titre un exemple flagrant de ce qui nous mobilise. Les coûts de la recherche ont été financés par les États, les profits faramineux remplissent les poches des actionnaires de Big pharma… Y’aurait pas un problème ?…


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